Le 14 juillet 1916 à Alger

L’article ci dessous a été extrait et retranscrit en mode texte à partir de la base de données GALLICA. Il s’agit d’un article non signé paru dans le quotidien L’ÉCHO D’ALGER en date du 15 juillet 1916.

La Revue

Hier matin, dès 7 heures, les abords du champ de manœuvres se garnissaient d’une foule considérable venue pour assister à la revue des troupes de la garnison d’Alger passée par le général Moinier, commandant en chef les armées de terre et de mer de l’Afrique du Nord.

Les troupes, elles aussi, sont là, le fanion ou l’étendard en tête, fébriles dans l’attente de la cérémonie qui va se dérouler tout à l’heure. Elles ont été placées en face des tribunes officielles. A gauche, c’est la gendarmerie, puis viennent la compagnie des sapeurs-pompiers, une batterie du 6ème groupe d’artillerie, le 19ème bataillon du génie, le 1er régiment de zouaves, le 5ème tirailleurs ; et, au second plan, le 1er groupe d’artillerie de campagne d’Hussein-Dey, un escadron du 5ème chasseurs d’Afrique, un peloton du 17ème escadron du train des équipages et un détachement de la 19ème section des C.O.A.

A proximité, sont alignés les officiers généraux, les officiers sans troupes et de complément, puis un peu plus loin, devant le drapeau du 1er zouaves, les officiers, sous-officiers et soldats venus là pour recevoir la consécration de leur bravoure.

D’autres héros seront décorés, mais ceux-là sont invalides et ils ont pris place devant les tribunes, sur des sièges, avec les parents des premiers Algérois morts au champ d’honneur, auxquels on va, remettre un diplôme qui attestera dans la famille l’héroïsme de l’être cher qui est tombé sur un point de l’immense champ de bataille, pour la défense de la Patrie en danger.

Dans les tribunes d’honneur se pressent les invités des diverses administrations militaires et civiles de la ville ; les toilettes claires des dames mettent une note de fraîcheur parmi les costumes ou les uniformes sévères des hommes.

Ces tribunes confortables sont l’œuvre des jeunes sapeurs de la classe 17 du 19ème bataillon du génie, qui les ont construites avec le zèle que l’on devine, sous la direction active et éclairée de trois chefs sympathiques le lieutenant Philip et les sous-lieutenants Bessières et Duchesne. C’est également à eux que l’on doit l’aménagement du terrain de manœuvres.

Tout à coup une sonnerie retentit et un garde à vous vigoureusement poussé se fait entendre et aussitôt l’on voit venir au loin, du côté de la rue Sadi-Carnot, le landau gubernatoriail, escorté de spahis. M. Lutaud est accompagné de M. Fontin, chef de son cabinet civil; du lieutenant-colonel Guénin, chef du cabinet militaire, et du commandant Bresson, son officier d’ordonnance.

Bientôt après, c’est la voiture de M. Lefébure qui, entourée d’un peloton de chasseurs d’Afrique, fait son entrée sur le terrain ; aux côtés du préfet, ont pris place MM. Marel et Bardenat, secrétaires généraux de la Préfecture, et M. Papi, attaché de cabinet.

Dans les tribunes les notabilités sont arrivées en grand nombre et parmi elles on remarque M. Périer, secrétaire général du Gouvernement général ; l’amiral Serre, commandant la marine en Algérie, et le lieutenant de Saint-Quentin, son officier d’ordonnance ; M. de Galland, maire d’Alger ; MM. Blasselle, le docteur Barraud, adjoints au maire, et plusieurs conseillers municipaux ; M. Patrimonio, premier président de la Cour d’appel d’Alger; M. Robe, procureur général ; M. Biseuil procureur de la République; M. Nivoix inspecteur des P. T. T. ; M. Vinciguerra, chef de la Sûreté départementale ; M. Nayrac, commissaire central; le corps consulaire au grand complet, etc…

Soudain, un vif mouvement d’attention se produit ; on vient de signaler la venue du général Moinier, commandant en chef des armées de terre et de mer de l’Afrique du Nord. Le général, qui porte la, croix de grand officier de la Légion d’honneur que le Gouvernement vient de lui décerner, arrive en effet, suivi de son état-major; il va s’entretenir un instant, avec M. Lutaud et les personnages officiels, puis retourne sur le terrain de manœuvres et passe en revue les troupes que lui présente le général Guerrier.

Le général Moinier s’arrête devant chaque groupe que représente un corps. Il se. déclare satisfait de la tenue impeccable des hommes et félicite les chefs qui les lui présente.

La remise des décorations

La revue terminée, M. le général Moinier procède à la distribution des décorations : croix de la Légion d’honneur, croix de guerre et médaille militaire, aux officiers, sous-officiers et soldats.

Voici la liste des promus :

Légion d’Honneur
Au grade d’officier :
M. Falgosse, commandant au 1er zouaves.
Au grade de chevalier :
M. Lungaretti Paul, lieutenant de réserve au 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique.

Médailles militaires
Leclerc Eugène, adjudant au 24ème colonial; Ferrer Henri, sergent au 1er zouaves; Ballester Joseph, du 4ème zouaves; Taïbi Amar, du 5ème tirailleurs; Roucairol Georges, du 1er zouaves; Mathou Louis, du 2ème zouaves; Ballester Jacques, du 15ème d’infanterie ; Denis Claude et Ady Albert, du 96ème d’infanterie.
Ces neuf militaires reçoivent la médaille militaire et la croix de guerre avec palme.

Croix de Guerre
Olivier Lucien, du 9ème zouaves ; Doukhan Maklouf, du 1er de marche d’Afrique; Laffitte Raymond, du 10ème d’artillerie.
Ces trois militaires reçoivent la croix de guerre avec palme.

Tbika Isaac; du 1er zouaves ; Abderrahman ben Djoudi, du 4ème tirailleurs.
Ces deux militaires reçoivent la croix de guerre avec étoile en argent.

Labreuil Gaston, caporal-fourrier au 1er zouaves; Mars Auguste, caporal au 8ème zouaves; Massin, caporal au 2ème de marche d’Afrique; Aboulker Georges, caporal au 1er zouaves; Vesa, maître pointeur au 1er groupe d’artillerie; Tanche Louis, tirailleurs marocains; Schmidt Adolphe, 1er zouaves; Kalfoun, 9ème zouaves; Brugnet Jules, 1er génie; Porche Théodore, 8ème de marche.
Ces dix militaires reçoivent la croix de guerre avec étoile en bronze.

Les décorations remises aux familles
Une profonde émotion s’empara des spectateurs, des larmes coulèrent, des sanglots éclatèrent lorsque le général Moinier, accompagné de son état-major, a épinglé les décorations sur les poitrines des mères, des femmes ou des enfants des héros tombés pour la Patrie.

Voici la liste des récompenses ainsi remises :

Médaille militaire
Tanières Marius, du 172ème régiment d’infanterie.
Croix de guerre avec palme

Hamonier, capitaine au 1er zouaves; Cuvellier Pierre, sergent au 1er zouaves; Gaillard Louis, du 3ème régiment de marche d’Afrique; Simon Jean, du 2ème de marche d’Afrique; capitaine Repelin ; Jordy Henri, caporal au 5ème tirailleurs; Melion Jean, aéronautique.
Croix de guerre avec étoile de vermeil

Fabre, caporal au 2ème tirailleurs.
Croix de guerre avec étoile d’argent

Pons Georges, du 1er groupe d’artillerie; Lellouche René, du 2ème de marche d’Afrique.
Croix de guerre avec étoile de bronze

Duflot Eugène, du 5ème chasseurs d’Afrique; Marchal Emile, du 1er de marche d’Afrique; Miguel Adolphe, du 3ème zouaves; Lillo Edouard du 8ème tirailleurs; Bénéjean Vincent, de la brigade marocaine; Duringer Albert, du 7ème tirailleurs; Bacri Sauveur, du 1er zouaves; Agius Charles, du 9ème zouaves.; Ponsada J. Baptiste, lieutenant au 11ème d’infanterie; Cherki Moïse, caporal au 8ème zouaves; Théron Paul, sous-lieutenant au 111ème d’infanterie; Leccia Henri, caporal fourrier au 1er zouaves; Campilo, caporal au 9ème zouaves; Treignier Gaston, du 9ème zouaves; Nondedeu Pierre, du 9ème zouaves; Goupil Paul, du 6ème groupe d’artillerie; Lafumas André, caporal au 2ème de marche d’Afrique.

Remise des diplômes

M. le Gouverneur général, assisté de M. le Préfet Lefébure, et de M. de Galland, maire d’Alger, a procédé à la distribution des diplômes commémorant la mémoire de ceux qui sont glorieusement tombés au champ d’honneur.

Voici la liste des diplômes remis :

Aléria Adolphe, du 1er zouaves; Aguis Charles, du 4ème zouaves; Allègre Aristide, du 96ème d’infanterie; Amar Abraham, du 1er tirailleurs; Arnaud Albert; Astier Alexandre, du 1er zouaves; Avache Emile, du 2ème zouaves; Baghioni Laurent, caporal au 15ème d’infanterie; Baldachino Isidore, du 4ème zouaves; Becker Aimé, du 2ème zouaves; Bitton Albert, du 40ème d’infanterie; Boucris Messaoud, du 1er zouaves; Bouilliez Auguste, adjudant au 2ème zouaves; Boumendil Ernest, caporal au 169ème d’infanterie; Boyer Ernest-Eugène, sergent fourrier au 1er zouaves.

Cardot Louis, du 3ème zouaves; Carvin, du 1er zouaves; Cerdan François, du 1er zouaves; Chomet Richard, du 3ème zouaves; Chouraqui Isaac, du 8ème tirailleurs; Dana René, lieutenant au 1er tirailleurs; Daude Pierre, du 1er zouaves; Demarchi Camille, du 1er zouaves; Devesa Joseph, du 3ème zouaves; Escarbajal Manuel, du 1er zouaves; Esposito Pascal, du 3ème zouaves; Frimigacci Stéphanopoli, sous-lieutenant au 4ème zouaves; Fuster Jacques; Gardel André, sous-lieutenant d’infanterie coloniale; Gatti Gustave, caporal au 1er zouaves.

Gardiola Fernand, du 4ème zouaves; Gervaise Raoul, sergent-major au 1er zouaves; Lacaméra Henri, du 1er zouaves; Lambert Marius, sergent-fourrier au 1er tirailleurs; Laupies Emile, du 1er zouaves; Legrand Joseph, du 4ème zouaves; Lepoe Fernand, du 75ème d’infanterie; Leyquevacques Jules, du 2ème zouaves; Lille Edmond, du 8ème tirailleurs; Lefèvre Bernard, sergent au 87ème d’infanterie; Magnot Dominique, sergent au 3ème zouaves; Martinez Charles, du 81ème d’infanterie; Majesté Edmond, du 1er zouaves; Merciecca François, du 4me zouaves; Moisson Eugène, caporal au 99ème d’infanterie; Navarro Raphaël, du 1er zouaves; Orfila Antoine, du 4ème zouaves; Palomba Michel, du 4ème zouaves; Pasquielli Lucien, du 1er zouaves; Perrin Louis, du 3ème zouaves; Poulet Félix, du 2ème zouaves; Pratx Germain, du 4ème zouaves; Ribaux Alphonse, du 53ème d’infanterie.

Riquelin Jean, du 81ème d’infanterie; Serva André, du 61ème d’infanterie; Soler Antoine, du 1er zouaves; Steffen Joseph, caporal au 1er zouaves; Touboul Abraham, du 4ème zouaves; Touzillier Camille, du 4ème zouaves; Urios François, du 1er zouaves; Valette Jules, caporal au 144ème d’infanterie; Verger, du 3ème zouaves; Victori Joseph, du 8ème d’infanterie coloniale; Théron Raoul, sous-lieutenant au 111ème d’infanterie.

A 10 h. 15, cette patriotique et émouvante cérémonie prenait fin. Les troupes allaient se masser dans le fond du Champ de manœuvres, près de l’Arsenal, puis aux accents de « Sambre-et-Meuse », le défilé commençait, soulevant d’enthousiastes applaudissements.

Et c’est au milieu des mêmes acclamations que les diverses fractions de notre glorieuse armée d’Afrique parcoururent ensuite les principales artères de la ville pour, finalement, regagner leurs casernements respectifs.

A l’issue de la revue, M. le gouverneur général de l’Algérie a adressé la lettre suivante à M. le général Moinier, commandant les forces de terre et de mer de l’Afrique du Nord :

Alger, le 14 juillet 1916.

Mon cher général,

Le spectacle que nous avons contemplé ce matin nous a profondément impressionnés. Jamais la valeur de nos bataillons et de nos escadrons d’Afrique ne nous était apparue avec un relief aussi saisissant. Jeunes recrues, réservistes, territoriaux, tous ont défilé du même pas alerte, tous ont manifesté le même esprit de discipline, le même entrain, la même allure martiale. Jamais la vue de nos étendards, symbolisant à nos yeux la Patrie, ne nous a arraché un élan de confiance plus réconfortant et plus enthousiaste.

Nous n’en sommes pas surpris. Placés sous votre éminent commandement, encadrés par des officiers d’élite, nos soldats européens et indigènes devaient se montrer dignes de leurs devanciers, c’est-à-dire capables d’écrire à leur tour sur tous les champs de bataille, des pages nouvelles et impérissables de gloire.

Dans la haute et légitime récompense que vous a décerné la République, nous avons vu la consécration de cette espérance : nous vous en félicitons chaleureusement.

Je vous remercie de m’avoir assisté dans la distribution des diplômes d’honneur attribués aux victimes et aux martyrs de la grande guerre. Le courage, l’abnégation, le mépris de la mort peuvent parfois jaillir subitement du cliquetis des armes et éclore dans la mêlée; mais, le plus souvent, n’est-ce pas le fruit d’une éducation morale que l’école développe, que le régiment consolide, mais dont la famille a été la source et reste le foyer principal ? En honorant les héros tombés dans la tourmente, nous avons rendu du même coup à la famille algérienne un hommage éclatant et justifié.

Veuillez agréer, mon cher général, l’expression de mes sentiments dévoués.

Le Gouverneur général, Signé : Ch. Lutaud.

7 Commentaires

  1. Jean PN

    Ce site rappelle à ceux qui en douteraient encore, que les Pieds Noirs sont des Français à part entière…!

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  2. Evelyne

    Je suis très émue d’avoir trouvé dans ce document le nom de mon père DOUKHAN Makhlouf né en 1895 à Constantine, engagé volontaire 4e ZOUAVE, blessé aux Dardanelles(amputé d’une jambe à Toulon).
    Chevalier de la LÉGION D’HONNEUR, très brave au feu, Médaille militaire, Croix de guerre avec palme.
    Hébergé quelques temps, avant son mariage avec ma mère aux INVALIDES.
    Mon père est décédé en 1962 à Marseille et repose au Cimetière israélite de la Timone à Marseille.

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  3. Lancry

    Honneur, gloire, et respect à nos vaillants combattants Français d’Algérie, de Tunisie, et du Maroc, tombés au champ d’honneur 14/18 et 39/45.
    J’aimerais savoir sur quelles stèles leurs noms sont honorés…?!

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    • Luc

      Monsieur,

      Vous abordez là un point sur lequel nos compatriotes originaires des anciennes colonies sont particulièrement sensibles… En effet, très peu de Monuments aux Morts ont été rapatriés en France, la plupart ont été détruits, jetés à la mer, certains noyés sous une gangue de béton (Alger). Le Monument aux Morts d’Oran a bien été réinstallé à La Duchère, quartier de Lyon, mais seule la partie haute a été sauvegardée. Ainsi, on peut dire que nos aïeux victimes des deux guerres sont morts deux fois…

      Luc.

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  4. Jacques Mirlier

    Je reçois ce matin vos coordonnées par un ami Pied noir. Je suis Fils d’un Spahi, engagé à 18 ans au 3° Spahis Algériens qui a terminé sa carrière
    32 ans plus tard comme capitaine. Officier de la Légion d’honneur; Médaille militaire, 7 citations dont 1 avec palme, 4 blessures- Campagne de Tunisie- Campagne de France – Indochine et Tunisie à nouveau et ce toujours au sein des Spahis Algériens ou Marocains. Des prises d’armes comme les décrit l’article, j’en ai vécu un certain nombre enfant à Batna, dont l’inspection du Gal. Catroux. L’esprit était le même. J’y allais soit avec mon école primaire, soit avec ma grand-mère, veuve de guerre d’un lieutenant du 3° Zouaves, tué en mai 1915 dans la Marne. J’ai apprécié infiniment le dernier paragraphe de l’article qui pourrait être montré dans les écoles de journalisme. Rendre compte mais conclure d’une façon non partisane en relevant simplement quelques valeurs: Ecole (elle en est loin depuis longtemps), Armée (Plus de conscription, sombre erreur) et surtout famille (Dans bien des cas, où en est-elle?). J’ai moi-même servi en Algérie comme officier de 1958 à 1960 et de 1961 à Février 1963. Frontière tunisienne. Constantinois puis Sud Oranais et de nouveau Constantinois. J’étais dans l’Arme Blindée Cavalerie entre autres un an dans un régiment à cheval. J’ai envoyé votre site à mon petit fils, 17 ans étudiant en prépa commerciale.
    Merci pour votre site. Sincères salutations. Jacques Mirlier.

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  5. Félix Valenti

    Je recherche des informations sur mon oncle le Capitaine Galinat Théodore, Chef de l’A.S et fusillé le 10 juin 1944 prés de Limoges.
    Il a été torturé avant d’être fusillé.
    Une avenue à Marseille porte son nom : « Colonel Galinat ».
    Le capitaine Galinat est né à Nespouls le 4 octobre 1896.
    Il est arrivé à Tirman prés de Sidi-bel-Abbes en Algérie en 1903.
    F.Valenti.

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  6. Georges DI MEGLIO

    Je souhaite passer une information concernant les Hussein-dééns morts pour la France en 14/18.

    Né à Hussein-Dey, responsable d’une association de généalogie, je me suis engagé depuis plusieurs mois sur un travail de compilation d’informations sur les soldats morts pour la France originaires d’Hussein-Dey. De nombreux sites m’ont permis d’obtenir des infos. Il sont 140 à avoir donné leur vie. 132 inscrits sur le monuments aux morts dont 9 pour lesquels je n’ai retrouvé aucune information et 8 non inscrits sur le monuments aux morts.

    Votre site m’a permis d’obtenir des infos complémentaires sur AMODIO Antoine et DEMARCHI Camille Raphaël.

    Je poursuis mes recherches d’infos et je vous présente mes plus vifs compliments pour la qualité de votre travail de mémoire.

    Georges DI MEGLIO.

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