Capriata Humbert Pascal

Mort pour la France au combat de Lagarde, le 11 août 1914

Généalogie

Humbert Pascal Capriata est né le 29 mars 1891 à minuit un quart, au N°5 de la rue Marengo à Philippeville.

Il est le fils d’Ollegario Capriata, serrurier  forgeron, né le 26 juillet 1849 à Carloforte en Sardaigne (Italie) et de Marie Catherine Puleddo, sans profession, née le 8 novembre 1864 à Philippeville (Algérie).

Par acte de mariage en date du 21 février 1895, célébré à Philippeville, les époux Capriata et Puleddo reconnaisse et légitime l’enfant.

Humbert appartient à une fratrie de 5 enfants :

  • Jean-Baptiste Aurélio (1889-1951)
  • Humbert Pascal (1891-1914)
  • Henri Eloi (1893-)
  • Alfred (1896-)
  • Adeline Collettine (1898-1961)

Humbert trouvera la mort pendant la Première Guerre Mondiale, lors des combats de Lagarde en Lorraine annexée le 11 août 1914. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée.

Fiche Matricule

ÉTAT CIVIL.

Nom : Capriata
Prénoms : Humbert Pascal
Surnoms : Albert

Né le 29 mars 1891 à Philippeville, canton du dit, département de Constantine
Résidant à Constantine rue XXXXX, canton du dit, département de Constantine,
Profession de maréchal ferrant
Fils de Ollégario et de Puleddo Catherine Marie, domiciliés à Constantine, canton du dit, département de Constantine

DÉCISION DU CONSEIL DE RÉVISION ET MOTIFS.

Inscrit sous le N° 41 de la liste du canton de Constantine
Classé dans la 1ere partie de la liste en 19/3 comme bon absent

DÉTAIL DES SERVICES ET MUTATIONS DIVERSES

Incorporé à compter du 1er octobre 1913 au 58 Régiment d’Infanterie.
Arrivé au corps et soldat de 2e classe le 5 octobre 1913.
Disparu à Lagarde le 11 août 1914 (Avis de disparition FJ 4006 du 30 avril 1916).

Numéro matricule du recrutement : 293

Classe de mobilisation : 1912

SIGNALEMENT.

Cheveux châtains clairs
yeux châtains clairs
front moyen
nez rectiligne
visage rond
Taille : 1 m 76 cm

Degré d’instruction : 0

CORPS D’AFFECTATION.

Armée active.
58e Régiment d’Infanterie

Numéros Matricule ou au répertoire.
4467

Fiche « Mort pour la France »

PARTIE A REMPLIR PAR LE CORPS

Nom : CAPRIATA
Prénoms : Humbert Pascal

Grade : 2ème Classe
Corps : 58e Régiment d’infanterie

N° Matricule :

  • 4467 au corps – Classe 1911
  • 293 au recrutement Constantine

Mort pour la France le 11 août 1914 à Lagarde (Lorraine annexée)

Genre de mort : disparu, décédé suivant  jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal d’Alger le 21-1-21.

Né le 29 mars 1891 à Philippeville, département Constantine

Cette partie n’est pas à remplir par le corps.

Jugement rendu le 21 janvier 1921 par le Tribunal d’Alger, jugement transcrit le 24 mars 1921 à Alger

Le voyage à Lagarde

Humbert Pascal Capriata est né le 29 mars 1891 à Philippeville en Algérie. Il est le fils d’Ollegario Capriata et de Catherine Marie Puleddo. Comme son père, Humbert sera forgeron. Dans la famille, il se dit que le père et son fils ont travaillé ensemble à la construction du pont métallique de Constantine. Ils auraient oeuvré sous le tablier du pont, suspendus au dessus du vide dans des nacelles en osier.

Le 1er août 1914, la première guerre mondiale éclate. Comme des milliers d’hommes, Humbert est mobilisé. Le hasard le mènera au sein du 58ème Régiment d’infanterie d’Avignon. Quelques jours seulement après le début de la guerre, le onzième jour du mois d’août, Humbert trouvera la mort lors des combats de Lagarde en Lorraine annexée.

Sa mère ne demandera jamais le rapatriement du corps en Algérie. Elle demeure suspicieuse quant à l’identité de la dépouille qui lui sera rendue, sachant l’immense boucherie que fut cette guerre. Elle préfère laisser son fils reposer dans la terre de France. D’ailleurs on ignore même s’il existe un lieu d’inhumation. Ne raconte-t-on pas qu’Humbert a été porté disparu, et que seule sa plaque matricule de soldat aurait été retrouvée.

Les années, les décennies passent, une à une… Les générations se succèdent…

A force de recherches, les portes de la mémoire se sont ouvertes à moi…

Août 2005…

Plus de 90 ans après cette bataille, je rejoins un village de Lorraine qui m’est inconnu : Lagarde. Un étrange sentiment nait au fond de moi; celui de remonter dans le passé à une vitesse vertigineuse.

Humbert,

J’essaie d’imaginer ton départ : un beau matin du début du mois d’août 1914, tu as simplement posé tes outils dans la petite forge de Philippeville, là où tu travaillais avec ton père. Tu as serré tes parents dans tes bras, et tu es parti au delà de la mer, pour ce pays que tu ne connaissais pas. Toi, le fils d’un Italien du sud et tu n’en es jamais revenu.

chp01Le ciel est lourd au dessus de la nécropole de Lagarde et l’orage menace dans un fracas qui en rappelle un autre, celui des frappes de l’artillerie résonnant sur les collines alentour, les cris des hommes qui s’affrontent ou qui souffrent et le hennissement des chevaux montés par les Uhlands Allemands.

Désormais, les trois cents tombes surmontées d’une petite croix de ciment restent empreintes de ce silence imperturbable qui habite les cimetières militaires.

Seul, je pousse la petite grille de fer et l’instinct me conduit vers toi. La tombe « 150 » porte ton nom, celui de la mère de ma mère.

Je suis ta première visite depuis plus de 90 ans. Je te retrouve enfin sans t’avoir jamais connu, je ne possède pas même une photo de toi, je ne connaitrai jamais les traits de ton visage, rencontre insolite d’un grand oncle mort à 23 ans et de son petit neveu de 57 ans…

Aujourd’hui dans ce petit village de Lorraine, c’est un pont que j’ai lancé jusqu’à l’autre rive de la Méditerranée. Ce sont les fils rompus par le temps que je viens de tisser à nouveau. Je suis sûr que quelque chose vient de frémir, là bas à Philippeville en Algérie, dans la tombe abandonnée de tes parents.

Luc Demarchi – 26 mars 2009.

Quelques photos de Lagarde et de sa Nécropole

4 Commentaires

  1. GUERRE Andrée

    Très émouvant d’avoir traces de ses ancêtres, surtout si on ne les a pas connus. On a l’impression qu’ils sont là, quelque part.

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    • Bafofe F. Iririnatadu

      En effet, au fur et à mesure des recherches généalogiques et des résultats obtenus, on découvre des personnes que l’on ne connaissait pas et dont, bien souvent, on ne possède même pas une photographie…

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  2. Monique Clavaud

    C’est dans de tels moments que l’on comprend que les mots sont petits et pourtant ils sont nécessaires. Pour ne pas oublier. Pour témoigner.
    Pour transmettre. Pour que la vie que nous avons vécue ne devienne pas un trou noir. Certains souvenirs sont comme des sédiments et il faut creuser notre âme pour les mener au jour. Devoir de mémoire dans une époque où le monde entier grouille et se grouille vers le néant.

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  3. Marie-Ange Brunet

    Superbe histoire, très émouvante !
    En effet, elle ressemble à la mienne.
    Que de chemin parcouru pour avoir enfin le bonheur de retrouver nos disparus…

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